Animer des objets électriques et troniques,
c’est un acte, ma pratique,
c’est mon art, ma plastique.
Appareil jeté – jetable donc jeté – je te récupère et opère.
De son cadavre éventré
je me demande quel organe a bien pu lâcher.

Peu importe me direz-vous, obsolète, il n’a plus raison d'être.
Pour autant, il est. Et moi, un peu fou, je fais.
Petit tournevis au démontage,
curiosité mécanique de carcasses éventrées.
Fusible au débrayage,
décryptage physique de carlingues ferraillées.
Panne du fer au dessoudage,
composants recyclés d’une recherche voltaïque.
Boîte à outils de bricolage,
câbles entrecoupés d’une méthode empirique.
De là surgissent des idées,
de petites bestioles naissantes prennent formes animées.
De la lampe incandescente jaillirait-il un génie électrique ?

Fuck Phœbus est une expression poétique, tangible et sonore d'un univers électromécanique. Plus encore que l’aléatoire, le dérèglement, ou l’absurdité, la fabrication de ces engins suggère l’idée d'une machine sensible et fragmentée, qui tend vers son autonomie avec toute la magie et l’obscur qu’induisent l’automatisation de la commande et la dépossession du contrôle de l’objet.

Fuck Phœbus est un doigt d’honneur face à une pensée dominante qui modélise nos rêves, nos désirs, nos croyances et nos espoirs, un doigt d’honneur au modèle social et économique actuel, qui conditionne nos modes de vie cadrés, rythmés et cadencés par ses astreintes au lieu d’entreprendre une recherche d’un bien être social. Ces engins sont le contre pied d’un assujettissement machinalement accepté. Fuck Phœbus est un acte de rébellion contre la dépendance qu'implique l'objet technologique dans notre rapport au monde.

Phœbus (Apollon) est un nom emprunté à la mythologie par un cartel d’industriel de l’ampoule électrique qui a fixé volontairement une durée de vie réduite et limitée de cet objet. Commence alors le développement du concept d’obsolescence programmée, pratique industrielle qui concerne aujourd’hui tout les objets que nous consommons.


EXPOSITIONS :

Fuck Phœbus # 1
Au Garage Moderne à Bordeaux, du 14 au 18 juin 2011.

Exposition, résidence d'expérimentations sonores et performances réalisées au Garage Moderne à Bordeaux en juin 2o11 avec DoJ et Pierrot, pour la musique, le montage, la régie son et l'enregistrement de la création musicale des œuvres et instruments.

 

Fuck Phœbus # 2
La Nouvelle Galerie à Bergerac, du 9 mai au 2 juin 2012.
 
Exposition et performance. A l'occasion de l'exposition "Fuck Phoebus # 2", deux des quatres Rouges Gorge Rouge sauteront de leur nid en quête de minimalisme sonore et de dégression mélodique. Ils mettront au service d'une mécanique arythmique et définitivement atypique les instruments avec lesquels ils explorent habituellement la matière sonore.

Rouges Gorge Rouge est un quatuor rock formé à Bordeaux en 2011 dont les membres sont issus de formations déjà reconnues (SinCabeza, Gina Artworth,...). On trouvera en filigrane des influences de groupes us des années 90 pour l'aspect brut de leur musique, mais aussi des recherches sonores plus déstructurées s'apparentant à la musique noise.

 

O.M.N.I.  (Objets Musicaux Non Identifiés)
Espace Croix-Baragnon à Toulouse, du 9 juillet au 7 septembre 2013.


Exposition collective avec Arno FABRE /Arnaud MAGUET / Philippe PITET / Le Ludion.
Écart plastique du festival Toulouse d’Eté, l’Espace Croix-Baragnon se laisse envahir par des formes hybrides issues de la musique et des arts visuels. L’exposition se fait « son », pièces insolites, sculptures et installations sonores se donnent à voir et à entendre. Paradoxalement, l’objet de monstration est cette entité immatérielle que s’approprient les plasticiens. Le son, fréquemment utilisé et exploité par les artistes depuis les années 50, en lien avec la performance, acquiert un statut de medium, à l’image de la peinture, du bois, de la pierre.